Le monocycle est né d’accidents et de déséquilibres plus ou moins contrôlables, ce qui montre à quel point il faut être téméraire pour l’apprivoiser ! Pourtant, depuis plus de 150 ans, tout fonctionne pour cette roue étonnante.
Dans les années 1860, en Angleterre et en France, le premier monocycle a été inventé, et c’était une invention célèbre : le big-bi, composé d’une grande roue avant avec des pédales fixées directement sur l’essieu, et d’une petite roue arrière qui servait à l’équilibre. Machines. Les plus courageux se sont vite rendu compte que la petite roue avait une fâcheuse tendance à se soulever dans les passages légèrement cahoteux ou lors de freinages brusques : ils ont alors découvert que c’était possible, quoique pas facile, sans cette roue arrière…
Il y a eu de nombreux rapports de chutes et autres vols planés lors de la sortie de ces vélos élégants ! Ceux qui savaient maîtriser la première brouette étaient encore plus rares, et il devint vite un phénomène de démontrer ses compétences en public : la discipline fut bientôt exploitée par les cirques. La relation étroite du monocycle avec le vélo rend le monocycle à la fois familier et fascinant. « Mais comment s’y tenir ? Impossible ! Comment freiner ?! Les pédales étant directement reliées à l’axe, les jambes sont à la fois moteurs et freins : adieu le volant d’inertie ! du corps. Le bassin fournit la direction et vous permet d’avancer ou de reculer, et bien sûr aussi de tourner. Pour vous déplacer vers la droite, vous devez pousser la hanche droite, puis les épaules et le reste du corps suivront directement.
Pendant ce temps (et c’est le deuxième secret), les jambes sont pédalées constamment et le plus régulièrement possible pour éviter les chocs… Comme en vélo, il est impossible de rester immobile sur un monocycle. Une fois en selle, il faut rassembler ses mains (ou plutôt ses pieds) et… suivre ! Les premiers mètres ont été fatigants, mais nous nous sommes rapidement mis à danser et le plaisir était garanti.
Obtenir de meilleures roues
Dans le cirque d’aujourd’hui, le monocycle est connu comme un élément difficile à mettre en scène. Elle est alors souvent associée à d’autres techniques (clowns, funambule, acrobaties, etc.) ou de « perfectionnement » : par exemple, la girafe est un grand monocycle (jusqu’à 5 mètres) dont la transmission se fait par des chaînes et qui ajoutent de l’ordre au objet Taille éblouissante. L’Ultimate Wheel est plus minimaliste et ne nécessite pas du tout de selle. L’acrobate cherche alors l’équilibre directement avec ses jambes, sans aucun autre appui.

Robin Zobel est diplômé de l’Esac en 2014 et est l’un des rares artistes monocycle en Belgique. Sur scène, il combine la manipulation subtile d’un monocycle et une danse étrange avec… une hache ! Cette pédale bûcheron-poète est garantie de vous garder au frais ! Christian Gmünder est l’un des fondateurs des Argonautes et un pionnier du monocycle « board » belge. Il a marqué l’âme de Zufu ! (Spectacle créé en 1998) : On le voit évoluer sur un podium surélevé avec des pièces manquantes. Ses potes ont alors travaillé pour déplacer les planches existantes et éviter la catastrophe… « Je me sens souvent coincé avec cette technologie car beaucoup de choses sont possibles, mais très peu de paysages sont ‘intéressants’ ! », révèle AUJOURD’HUI Christian.
« Alors on a décidé de partir d’une situation ridicule : un personnage impatient qui voulait commencer son numéro alors que le podium n’était pas fini. C’était l’interaction avec les autres personnages, le rapport au vide, et cette vulnérabilité. L’équilibre de ça a donné le nombre tout son sens », se souvient-il.
Depuis les années 1980, tout ce qui est réservé aux deux-roues a été conquis par les monocyclistes. Trials, Muni (abréviation de « mountain-unicycle » en anglais), épreuves de vitesse et même sauts en longueur ou en hauteur se pratiquent désormais sur roues, tout comme le basket ! La conférence était organisée sur le modèle des conventions annexes : au niveau international, la très célèbre Unicon (toujours issue de la « monocycle convention » anglaise) réunit tous les deux ans les meilleurs funambules « caoutchouc » pour disputer le championnat du monde explosif. Toutes ces disciplines. Chez lui, la célèbre « eenwielerconventie » de Neil Pelt a fêté cette année sa vingtième édition.

Dernièrement, vous avez peut-être vu d’étranges personnages chevauchant des roues mobiles de manière autonome. Le « robot qui tourne » tout droit sorti d’un film de science-fiction est imité par beaucoup, au grand dam des cyclistes de monocycle qui se sont gratté les tibias en tournant leurs manivelles pendant des années. C’est un gyroscope intégré au système de propulsion qui détecte le moindre changement du centre de gravité de l’utilisateur, permettant au funambule moderne de planer en toute tranquillité. Oui, le futur est déjà là aujourd’hui…
Basique ou high-tech, vous laisserez-vous tenter par ce vélo léger ? Bien sûr, cela monopolisera votre attention et rendra vos journées moins monotones, au risque de vous rendre « paranoïaque » !